Le style

Née d’un projet royal et témoin privilégié de l’Histoire de France, l’Abbaye de Maubuisson s’inscrit également dans une tradition artistique et architecturale singulière. Fidèle aux préceptes de l’ordre cistercien, son architecture reflète les valeurs de sobriété et de pureté prônées par saint Benoît. L’art cistercien et le style gothique qui marquent l’abbaye témoignent ainsi d’un dialogue subtil entre rigueur spirituelle et expression bâtie.

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  • L’art cistercien

    L’art cistercien suit à la lettre la règle de saint Benoît. Un art qui de la règle, de l’équerre, d’une clarté froide et non déguisée tire tout le secret de sa beauté. L’art cistercien est architectural avant tout. Les façades doivent être construites comme les âmes, épurées et cherchant la pureté. Tous ces bâtiments sont d’une simplicité poussée à l’extrême et d’une sobriété très étudiée. Les artifices superflus et les ornements inutiles sont proscrits, la renonciation au monde devient une évidence visible. Les règlements cisterciens interdisaient tout ce qui auraient pu troubler ou distraire, toute sculpture, peinture, vitrail coloré était banni de l’église. Les bâtisseurs ont trouvé d’autres moyens pour s’exprimer : la qualité des matériaux, le soin apporté à la construction, les proportions des volumes.
  • Un style architectural

    En architecture, les abbayes cisterciennes connaissent l’évolution du style roman vers le gothique mais elles se caractérisent toujours par un grand dépouillement des lignes et de la décoration. Maubuisson, construite au XIIIe siècle est donc de style gothique. Elle présente des voûtes en croisée d’ogive et des fenêtres à lancettes, mais peu d’éléments décoratifs rehaussent les élévations simples : des chapiteaux “à crossettes”, stylisation de décor végétal, couronnent les piliers.  
  • Les vitraux

    es salles présentent des vitraux en “grisaille”, monochromes et non figuratifs exécutés dans les années 1980 en s’inspirant des fragments retrouvés à l’occasion des fouilles archéologiques. La salle du chapitre et le parloir présentent des bordures formant entrelacs autour de vitreries simples verdâtres et neutres, respectant l’esthétisme et la sobriété de l’art cistercien. La salle des religieuses propose une coloration plus joyeuse, du jaune au brun clair. Les fenêtres lancéolées à remplage trilobé sont également des reconstitutions. Les colonnettes, chapiteaux à crochets et les éléments de remplage trilobé retrouvés pendant les fouilles archéologiques du cloître en 1979 et de la salle capitulaire en 1980 ont permis une restauration fidèle.
  • Le carrelage

    Des fragments de mortier portant encore les empreintes de carreaux et plusieurs types de dallage ont été mis au jour lors des fouilles archéologiques. Des carreaux vernissés jaunes et verts, de couleurs vives, ont été retrouvés en place, ou dans des remblais. Ces vestiges ont permis de proposer une reconstitution fidèle du carrelage, aujourd’hui visible dans les salles de l’abbaye. Ce carrelage coloré, tranchant avec les concepts de sobriété des cisterciens semble être l’expression d’une volonté d’inscrire l’abbaye comme lieu de séjour et de sépulture pour la famille royale.